1993 – 2013 : D’un ordi l’autre

Fin d’année, anthologies diverses, moments marquants… on pourrait… surtout bêtisier en ce qui me concerne. Il s’en est passé des choses, en 2013. Des routeurs à ptite vérole, la NSA qui se cache, fourrée dans les dindes de Noël et c’est nous qu’on est marrons, des failles et des failles primo découvertes pour primo délinquants. Foin de tout cela. Un peu plus d’ambition. Revenons plutôt sur ces 20 dernières années…

Cinq ordinateurs dans une petite pièce sombre tout en long… ça réchauffe ! Le plus puissant, un 486 DX 4 100. Un processeur qui faisait bisquer. Mon PS 2 ramait. Windows 3.1 et disquettes 3.44, deux lecteurs… Classe ! Auriez-vous oublié… ou pas connu peut-être ? Iomega Zip 100 MO, sauvegardes à bande. Premiers programmes en Q-basic. Des trucs servant à rien mais remplissant l’écran de fourmis. C’était cool et sans but. Authentique désir de connaissance pour elle-même. Le père d’un copain, informaticien, fournissait le matériel et les tuyaux… entre deux 8.6.

A l’aune du 486 DX 4 100

 Jamais pigé Blitzcopy. Une copie de disquette de 1,4 mo prenait normalement plusieurs minutes. 10 sec avec ce soft. WTF ! Jamais pigé pourquoi. Qui s’en souvient ? Qui m’expliquera ?

L’autoexec.bat qui foutait tout le temps le camp, on ne sait comment. Le réparer tous les 4 matins. Tiens je ne sais pas s’il existe encore celui-là… maintenant il y a REGEDIT et même plus DOS. Un truc à se sentir vieux. Puis j’ai eu moi aussi un DX 4 100… avec lecteur de CD siouplé. Après le pote. Mais de nous deux, j’ai finalement eu le premier pentium… un 75.

Premier taf du crew… un peu orienté. Les CD de PC Mag, vous vous rappelez ? Y’avait un dossier avec des images cryptées, du genre qu’on a envie de voir quand on a 15 balais… mmmh’voyeezz ?

iom zip

Fallait appeler un tel surtaxé pour récupérer le code et décrypter avec le soft fourni. Désassemblage, rabottage, un ptit prog, bien aidé par le darron du poto… Et pschtak, in the pocket. Dès lors, bon client de Pc Mag, vous pouvez me croire. Première collection. Mais ça buggait pour les videos. Enfin, il me semble, ça date. Désassemblage, premier reverse engineering… Sûrement le dernier aussi. Devenu trop compliqué ensuite.

Puis Internet. Ouaouh. D’abord à Paname, Infonie. Bas débit. Chronométrée. Une image ? 10 minutes. Option de netscape, naviguer sans les images. Tu m’étonnes. Tu dépasses le temps ? Pas de bol. Cher. Tu te fais bien latter. Pas pire que le minitel… mais pas loin quand même.

Puis AOL aussi. Instant messager. Un Noël il y a longtemps… du prépayé. Beau cadeau. Pas encore de google ni de facebook. Par contre, bien tchatché avec une go un peu caille, de mon âge d’alors,aux USA. L’occasion de travailler l’anglais, à frontières abattues. Aucune idée c’était quoi son nom.

Les joies de l’IRC

 Premier hack aussi sur l’IRC. IP cible fournie gratis. C’était easy, personne se méfiait. Les back door… un ptit exécutable. Les mecs pas prudents… Et bing ! Open access à tout l’ordi. Aurais voulu voir sa tête quand j’ouvrais le lecteur CD ou faisait bouger la souris… Antivirus ? Parefeu ? Parbleu ! lol. Premier coup de flip aussi. Le mec tchatait de l’ordi de sa boîte. Une grosse. Accès à tout le réseau. Rigolade sur l’admin.

Pirage mag contait les exploits de Mitnick. L’anarchist cookbook se téléchargeait sur Internet, et bien d’autres recettes… Pas de terroristes à c’te époque mes braves gens. Naissaient ou du moins transparaissaient les premiers concepts de TAZ, Hakim Bey…

On y causait aussi de la DST… Descentes dans des pioles d’ados qui ressortaient menottes aux poignets… L’ordi bien au chaud sous le bras d’une armoire cagoulée. Gaffe ! La DST père fouettard des hackers en herbe. Elle n’existe même plus sous ce vocable.

Ce ne sont d’ailleurs plus les ados qui font les hacks. Devenu trop technique tout ça…

J’en oublie tellement. Les générateurs de numéros de carte bleue… valides. 1997. Les boites à phreak. Les attaques de PABX depuis une cabine pour appeler le Japon.  Mais qui là-bas ? Jamais trouvé. A l’époque mon rêve, un thinkpad.

Mitnick sa mère, Hakim Bey des cochons

 Puis le graveur de CD, 1997 aussi… Un de ces biz mes aïeuls. Vite rentabilisé. Softs en tous genres de l’office à 3ds Max, musiques… Deal de propriété intellectuelle.

Puis est venu l’illimité, google, fini lycos et altavista, fini voila, fini netscape, bonjour you… tube, porn et consorts. Radioblog, puis deezer. La mort du biz du scud.

 Fini aussi et surtout les opportunités pour ceux qui n’ont pas la grosse technique, le C, le protocole TCP IP… La vache ! Quand je lis ce qu’écrivent tant le taulier que son comparse, je me dis ouaaaah-ho. Dis donc. Ils en savent des choses. Autrement plus ardu que ce que j’ai connu.

Enfin, technique ou pas, nostalgie ou pas, tout va bien… des parent s’inquiètent toujours de voir leur môme plus ou moins ado bloqué devant un ordi. Désocialisant. Accaparant. Why not ? Le délire « hacker » c’est du sens critique, ne pas se contenter du tout cuit et du fadasse. Subversif et pochard dans l’âme. C’est comme ça qu’on le voit, c’est comme ça qu’on le pense, alors c’est comme ça que c’est !